La poétique du signe

Au désordre des choses, Jacques RIVAL oppose la force de son imaginaire. Créateur d’une langue nouvelle, inventeur d’un alphabet, d’une typographie et d’une topographie propres, il arpente le territoire de la vie et le réorganise à sa main.

Ce monde trop dense, trop dur, il lui faut le crever de flèches et de pointes acérées, lancées de façon fulgurante, pour tenter d’en percer le mystère et, par un jeu de balancier, en contenir les débordements dans un cerne noir. Il le peuple de figures ambivalentes, qui s’aiment et s’embrassent, puis, féroces, dévorent leurs enfants et semblent barrer la route de l’espoir.

Violente parfois, souvent ironique, la peinture de Jacques RIVAL sait aussi se faire tendre. Cette Terre en voie de déshumanisation, il nous parle de la réenchanter. Par l’art, l’emploi de la couleur, l’ample et libre mouvement du pinceau sur la toile. Le goudron, chez d’autres sombre et visqueux, devient chez lui souple, élastique, animé. Il crée des transparences et une infinie légèreté.

Jacques RIVAL nous offre un vrai regard sur notre époque et la place de l’homme dans cette société cloisonnée. Il n’explique rien, il témoigne et contribue à briser les chaînes.

Michel TREGARO, journaliste